Taldius TDS 2012aMon parcours sur la Trace des Ducs de Savoie 30/31 Aout 2012.

Bonjour à tous, ceci est mon premier compte-rendu j’espère que vous serez indulgents 😉 .

Je commence par me présenter : Taldius, 33ans, ex-fumeur et toujours bon vivant, traileur depuis 2ans. Comme référence dans le monde du trail j’ai bouclé : SaintéLyon 2010, Lyon Urban Trail 2011 et 2012, Nivolet Revard 2011, Grand duc de Chartreuse 2011, Trail des Cabronis 2012, Ultra des coursières des hauts du lyonnais 2012 et Montagn’hard 60 2012.

L’ultra-trail sur la Trace des Ducs de Savoie TDS pour les intimes est une variante plus courte (114km quand même) mais avec un ratio D+/km plus important (7150m D+ soit 63mD+ par km) que le fameux Ultra Trail du Mont Blanc (UTMB pour la majorité des trailers – une référence). Elle se cours entre Courmayeur (Italie) et Chamonix (France) du jeudi au vendredi précédent l’UTMB la barrière horaire est de 31h30.

La TDS était mon objectif de l’année avec la LyonSaintéLyon. Pour la préparer dans de bonnes conditions je me suis préparé pour du long peu dénivelé (UCHL 2012 / 102km, 4200mD+) et du plus court mais raide sur sentier technique (Montagn’hard / 60km, 5000mD+). De ces courses j’ai appris comment gérer le long et combler les manquements de ma préparation physique.

Taldius TDS 2012bJe viens sur cette course avec un couple d’ami (Céline et Damien) avec qui je cours depuis mes débuts et qui m’ont par ailleurs mis le pied à l’étrier. Nous venons tous les trois avec le même objectif de finir la course et accessoirement pour engranger des points UTMB. Cette course est également l’occasion des tâter le terrain de jeu de la grande course et de faire une course sur plus de 24h.

J’arrive sur cette course en bonne forme, sans bobo, avec ma surcharge pondérale habituelle de 10kg ce qui me permet de ne pas être trop exigeant sur la masse de l’équipement que je transporte. Taldius TDS 2012cEn parlant équipement nous sommes avertis dès mardi par l’organisation de la course que les conditions seront hivernale et que 4 couche de vêtements seront nécessaire. Pour référence voici le détail de mon équipement (la TDS est une course sans sac d’allègement, j’ai donc transporté l’ensemble du matériel ci-dessous):
– Porté au départ : Chaussure de trail avec un paire de chaussette perspirantes, Manchon de mollet, ¾ technique, T-shirt transpirant, Wind stopper, compression de bras, Buff LyonSaintéLyon 2012 et casquette.
– Dans le sac 5L : Deux gourde 600mL, 2 lampes frontales avec piles de rechange pour chacune, 200x6cm de bande strap avec ciseaux, bonnet, gants, boitier de lunette de vue, pantalon de pluie, une polaire, veste de pluie avec capuche. Dans les deux poche à l’avant 3 gels endurance BCCA, 3 gels sodium booster, 3 gels antioxydant, 6 sachet de bicarbonate StopCramp, une barre énergétique au chocolat pour les coups de moins bien et tasse pliable Raidlight pour ravito.

Overstims étant partenaire de l’évènement et étant doté d’une constitution solide, je compte sur les ravitos pour faire le plein de nourriture solide et de boisson sucré. Taldius TDS 2012dJe suis au naturel un gros buveur, je compense cette surconsommation en ajoutant des produits sodiques dans ma gourde de boisson neutre, l’autre étant réservée à la boisson sucrée. J’ai testé le poids du sac les semaines précédentes lors de sortie longue de trois heures sans sentir de gêne. Je rappelle que je suis lourd (74kg) et donc que le poids transporté m’importe peu.

Mon temps de course calculé sur la base de mes dernières courses avec openrunner était de 26h sans les pauses, ce qui me laisse 5h de marge théorique sur les barrières horaires. Etant donné qu’au départ de la course se sont 1465 doux dingues qui vont s’élancer je mise sur un départ lent puis une remontée progressive à partir de mi-course, stratégie qui a le mérite de ne pas attaquer les réserves dès le début et d’être bonne pour le moral.
Taldius TDS 2012eLa journée du jeudi commence à 4h. Nous avons dormi dans un gite à Chamonix, nous devons donc aller prendre le bus pour Courmayeur avant 5h15 sur la place du Mont Blanc. La nuit s’est bien passée, même si avec l’excitation de la course je suis réveillé depuis 3h30, je patiente en repensant au profil. Pas de précipitation, il faut garder de l’influx, on s’habille tranquillement. J’avale mon gatosport avec de la boisson d’hydratation (0.7L) qui je vais boire à petite gorgée jusqu’à 15min du départ. Nous arrivons pile à l’heure pour monter dans le bus. On sent déjà que la tension monte. Je ferme les yeux et me cale sur ma respiration pendant la demi-heure de trajet qui nous sépare du départ.

Arrivée à Courmayeur 6h00, je dépose mon sac d’allègement avec des affaires sèches pour mon arrivée à Chamonix; je colle les bâtons sur mon sac (je ne vois pas l’intérêt d’utiliser les bâtons dès le départ de ce genre de course avec autant de partants, je trouve cela dangereux). Nous patientons pendant une demi-heure dans un parking souterrain à proximité du départ. Nous nous faisons contrôler au niveau du matériel obligatoire, la seconde fois depuis la veille où j’ai eu droit à un contrôle complet pour la remise des dossards. Cela fait passer le temps… Nous sortons du parking à 6h30, le jour commence à se lever et le briefing commence. A ce moment, nous rencontrons Eddy une connaissance de la montagn’hard avec qui j’avais fait les 20 dernier km. Nous décidons de partir tout les quatre, même si cela n’ai pas évident avec autant de monde.

Ha oui, j’ai oublié de vous parler de la météo (une forme de rejet certainement). Ici, au départ il fait une dizaine de degré, pas de vent, le ciel est couvert mais pas de pluie. Lors du briefing on nous annonce que la pluie va commencer à tomber dans une heure et qu’elle devrait cesser vers 17h pour nous conduire à une nuit claire (tout le monde peut se tromper).
Taldius TDS 2012fL’ambiance du départ est bonne, je vois même un concurrent japonais se fumer une dernière cigarette avant le départ, la cigarette du condamné ? De la musique, du public, un hélicoptère nous survole, tout est au beau fixe. Cinque, quatro, tres, dos, uno… et c’est parti.

Profil-TDS-2012[1]

Courmayeur – col du Chercrouit
Etape : 6.6 km, 812m D+, 68 m D-
Cumul : 6.6 km, 812 m D+, 68 m D-
Heure de passage : Jeudi 08h21
Classement : 1139/1462

Je tablais sur un départ tranquille respectant les allures fixées avant la course 8km/h en descente, 6km/h sur le plat et 4km/h en montée afin d’en garder une maximum. La foule et l’envie aidant nous partons plutôt sur une base de 10km/h sur les 2 ou 3 km nous séparant du début de la montée. Sur ce départ « rapide » nous semons Céline, aucun souci pour elle, son rapport poids/puissance lui a permis de se hisser sur le podium de la montagn’hard 60, elle nous rejoindra dans la montée. En parlant de montée, la grimpette de la Youlaz c’est 1513mD+ sur 11.3km, donc patience est mère de vertu. Sur les première pentes nous ralentissons avec Damien, quitte à nous faire doubler, ce n’est pas grave, il y a encore 24h de course derrière… Eddy et ses grands pas s’en vont dans la pente (la montée est sa spécialité). Comme prévu la flèche des Bauges ne tarde pas à nous rejoindre sur le large chemin sans aucune difficulté nous menant au col Chercuit. Nous nous appliquons à monter sans ressentir le moindre essoufflement et nous étonnons de la vitesse de départ des autres concurrents. C’est donc parfaitement frais et dans les derniers du classement que nous arrivons au ravitaillement. Nous avons ¼ d’avance sur le programme donc rien d’inquiétant.

Taldius TDS 2012h

Je perds de vue mes deux compagnon au moment au j’ajuste le niveau de mes gourdes. Je suis parti avec de boisson isotonique dans mes deux gourdes, j’ai bu environ 400mL. Je complète une gourde pour en faire ma gourde de sucré ajuste l’autre avec de l’eau gazeux pour l’apport en carbonate et sel minéraux. Au passage je mange du pain trempé dans du miel, c’est bon 😉 Ceci étant fait, j’ai perdu de vue Céline, je retrouve Damien qui a peiné pour obtenir du coca à mettre dans sa gourde. Je patiente 2-3 minutes le temps qu’il finisse de se mettre à niveau et nous repartons sous la pluie fine qui nous avait été annoncé et que nous supportons déjà depuis ½ heure.

Col du Chercrouit – Col de la Youlaz
Etape : 4.7 km, 701 m D+, 5 m D-
Cumul : 11.3 km, 1513 m D+, 73 m D-
Heure de passage : Jeudi 10h05
Classement : 1078/1460

Après les avenues de chemin carrossable qui nous ont mené au Chercrouit nous repartons sur du mono-trace glissant ou les dépassements nécessitent une dépense d’énergie supplémentaire. Après 1km de zig zag entre la monotrace boueuse et les bas-côtés herbeux nous nous calons dans la foule pour patienter jusqu’au sommet, patience, toujours patience. A ce moment là pluie se mets à redoubler. J’avais jusqu’à présent supporté le crachin matinal, mais là je me vois contraint de sortir la veste de pluie, que je ne quitterais dorénavant plus jusqu’à l’arrivé. Lors de mon arrêt pour passer la veste par-dessus mon sac je dis à Damien de filer et que je le rattraperais plus loin dans la course. Je me retrouve donc seul pour finir l’ascension. A 150mD+ du sommet nous nous retrouvons tous à l’arrêt, le col de la Youlaz est plutôt en effet, le bouchonneur de la Youlaz. Le sommet du col est raide et technique, les concurrents passent un par un, ce qui fait goulet d’étranglement. Il est à noter que certaines personnes sont animées d’un esprit sportif fort discutable. En effet, alors que tout le monde patiente sous la pluie et dans le froid, des participants trouvent qu’ils n’ont pas à patienter et s’accordent de droit de couper les sentiers au risque de faire tomber des pierres sur les participants respectant le règlement. A force d’invective et de protestation nous arrivons à faire cesser cette situation ubuesque.

Taldius TDS 2012i

Alors que je suis en train de maugréer, j’entends que l’on m’appelle par mon prénom dans mon dos. Il s’agit d’Eddy qui se retrouve par le plus grand des hasards juste derrière moi. Nous finissons l’ascension en papotant en espérant que le chemin va un peu s’élargir afin de pouvoir courir un minimum. Nous sommes dans les prévisions, mais nous venons de perdre au bas mot 20 min. Clic clac contrôle du dossard et nous nous engageons dans la descente.

Col de la Youlaz – La Thuile
Etape : 10.9 km, 40 m D+, 1253 m D-
Cumul : 22.2 km, 1553 m D+, 1326 m D-
Heure de passage : Jeudi 11h29
Classement : 1023/1448

La descente est glissante au début, nous faisons bien attention à na pas tomber ou nous blesser. Nous croisons quelqu’un cherchant son caméraman. A moins qu’il ne se soit fondu dans les rochers, je ne l’ai pas vu. Une petite glissade sur les fesses dans une pente herbeuse. Et nous rejoignons un chemin plus large et moins pentu qui va nous mener à la Thuile. A ce moment je commence à sentir une barre de déshydratation et l’appel de la faim. J’en profite pour prendre mon premier gel endurance pour calmer la faim et finir mes gourdes pour la déshydratation. Au passage Eddy ramasse un gobelet en plastique bleu tombé dans la pente. Il va le prendre avec lui et s’en servir pour s’hydrater à chaque fontaine jusqu’au Cormet de Roselend. Nous arrivons à la Thuile dans les temps en tenant compte du kilomètre bonus qui nous a été rajouté cette année pour pouvoir visité le village. Visite que nous faisons en marchant. Quitte à être encouragé, autant en profiter pleinement.
Taldius TDS 2012jAu ravito il règne une ambiance de boite de nuit avec musique et bonne humeur. Il y fait chaud et humide (je n’y vois plus rien avec mes lunettes). Je fais remplir une de mes gourdes avec de l’eau à laquelle je vais ajouter mon premier sachet de carbonate, dans l’autre un mélange de coca et d’eau gazeuse. Je profite du buffet de viande séchée (un grand moment de bonheur) que je mange avec un morceau de pain. Comme j’ai faim de solide, je complète avec du fromage, une barre de céréale au chocolat (j’en prends une autre pour la route), je finis par mordre dans quelques oranges.

Au cours de mes différents allers-retours entre les stands, je retrouve mon Damien qui va parfaitement bien et qui était juste derrière nous. Ce ravito ne donne pas envie d’en repartir, mais nous ne nous attardons pas. C’est à trois le pas vif que nous repartons dans le froid pour affronté le Col du Petit Saint Bernard.

La Thuile – Col du petit Saint Bernard
Etape : 9.7 km, 783 m D+, 42 m D-
Cumul : 31.9 km, 2336 m D+, 1368 m D-
Heure de passage : Jeudi 13h45
Classement : 954/1429

Nous repartons gaiment, la pluie a diminué, nous sommes dans les temps, pas de bobos. Eddy ouvre la marche dans le montée avec ses grandes jambes, nous suivons tranquillement sans nous presser. L’objectif d’atteindre Bourg St Maurice sans avoir attaqué les réserves nous semble facile à atteindre. Au cours de la montée une incompréhension fait que je perds mes deux compagnons. Je ne sais pas s’ils sont devant ou derrière, pas grave, je leur donnerais un coup de fil à St Maurice, je trace ma route. Je prend un sodium booster, mange ma barre de céréale. Le chemin est large, propice aux dépassements. Les concurrents qui étaient partis vite ce matin sont déjà émoussés ; c’est sans forcer que je dépasse une cinquantaine de concurrents et que je fais le tour du lac par la plage. Taldius TDS2012k Si le temps eu été plus beau je me serais bien posé ici quelques instants, mais le froid et la pluie ne sont pas propice aux méditations hédonistes en cours de trail. Je finis donc la montée au travers de rugueuse végétation du col du petit St Bernard.
Arrivée au ravito, il y des rafales de vent, il fait froid, nous sommes dans les nuages. Je dois insister auprès de la bénévole pour avoir un demi plein de coca dans ma gourde, je remplis l’autre de boisson énergétique (j’ai envie de sucré) et ne traine pas car il fait trop froid. Je crois apercevoir Damien parmi les traileurs qui arrivent, je l’attendrais plus tard. J’ai ¼ d’avance sur le programme et la plus grosse descente de la TDS devant moi. Damien est meilleur descendeur que moi, il me rejoindra.

Col du petit Saint Bernard – Bourg St Maurice
Etape : 14.2 km, 35 m D+, 1413 m D-
Cumul : 46.1 km, 2371 m D+, 2781 m D-
Heure de passage : Jeudi 16h00
Classement : 872/1315

Je me sens bien dans cette descente. Je trottine sur le plat jusqu’à arriver au ravito. J’ai 1/2 heure d’avance sur mon programme, 2h00 sur la barrière horaire. Après Bourg St Maurice m’attends l’étape la plus difficile de la TDS, alors je prends mon temps. Je m’assois 5 minutes. J’en profite pour saluer Bruno qui cours pour le Népal et que j’avais rencontré au cours de la sangerun 2010 (mon premier 40) et revu pour la LyonSaintéLyon 2011. Il me conseille de participer au trail du Verbier-St Bernard qu’il vient de faire avec Arhtur et l’ami Biscotte (collègues de la LyonSaintéLyon et depuis peu de l’association LyonUltraRun avec laquelle nous montons l’Ultra Boucle de Sarra pour 2013).

Taldius TDS2012mJe remplis une gourde neutre, une gourde de boisson énergétique, je bois du coca. Je mange du saucisson et du fromage avec du pain, je bois de l’eau pétillante, morceau d’orange et de chocolat. Toujours pas de collègues en vue. Je décide de passer la contrôle du matériel obligatoire (téléphone, gants, bonnet, coupe vent thermique) avant de la appeler. Au cours du contrôle Damien vient m’interpeller pour me dire qu’il est avec Eddy au ravito depuis 5min et que Céline arrive. Je passe le contrôle et les attends en m’étirant et me reposant aussi sur un trottoir. A 16h30 nous repartons tout les quatre pour une second départ avec 1h30 d’avance sur la barrière horaire.

Bourg St Maurice – Fort de la Platte
Etape : 5.6 km, 1171 m D+, 0 m D-
Cumul : 51.7 km, 3542 m D+, 2781 m D-
Heure de passage : Jeudi 18h26
Classement : 932/1300

Nous abordons cette étape avec la plus grande précaution. Nous avons devons nous le plus gros dénivelé qu’il nous reste à grimper. Etant donné nos temps de passage nous devrions arriver à la tomber de la nuit au Cormet de Roselend qui est le prochain ravito dans plus de 20km, nous avons 5h pour y arrivé. Nous montons donc au train, je passe en tête, je monte à ma cadence tranquille qui fait environ 600mD+/h. Nous rejoignons et nous agglomérons à un tas de coureurs. Arrivé au sommet de la difficulté la montée avait fait des dommages sur mes compagnons.

Taldius TDS2012n

L’ascension avait consommé beaucoup d’énergie. Personnellement j’ai mangé dans barre solide sucré et salé d’Overstim et pris un gel endurance BCCA et bu la totalité de mes gourdes. Entre le début et la fin de la montée la pluie à forci, nous sommes maintenant dans un vent glacial, la température est proche de 0°C. Je rempli mes gourdes, une carbonate et une avec de la poudre hydranove que j’avais conservé depuis la montagn’hard. Je prends un sodium booster et nous filons. J’ai froid. J’hésite à passer la polaire qui est dans mon sac (je ne comptais la mettre qu’à partir du Cormet de Roselend), le froid passe en marchant, mais je sais que je suis sur la corde raide, si je m’arrête je vais geler, je serre les dents, ça va passer !!!

Fort de la Platte – Passeur de Pralognan
Etape : 6.1 km, 725 m D+, 154 m D-
Cumul : 57.8 km, 4266 m D+, 2935 m D-
Heure de passage : Jeudi 20h24
Classement : 893/1299

Dans un premier temps le sentier s’élargit, il n’est pas glissant, nous allons bon train même si les conditions sont difficiles. A ce moment nous perdons Eddy de vue, les effets d’un début d’hypothermie certainement. La montagne est cruelle et nous ne pouvons pas nous arrêter pour l’attendre.
Le sentier large devient des monotraces glissantes à souhait. Comme si cela ne suffisait pas nous sommes pris dans un troupeau de chèvres qui ont soudain décidé de participer à la TDS. Elles ne se laissent pas dépasser et occupent toute la largeur des sentiers. Je me fais l’analogie avec les troupeaux de randonneur qui m’avaient bloqué lors de la fin de l’Urban Trail de Lyon pendant la remontée sur Fourvière. En jouant des coudes, je parviens à dépasser la chèvre blanche et souffreteuse qui menait la troupe.

Taldius TDS2012o

Après un passage sur un pont de pierre, je me retourne et Vois Damien et Céline derrière le troupeau de Chèvre. Je les imagine alors Heidi et Pierre dans les alpages. Décidément l’endorphine commence à me jouer des tours.
J’attaque la petite descente qui mène au pied de la remontée vers le passeur de Prolognan. Je me demande qui était ce Pralognan et j’ai faim. Pour la première question je citerais Wiki pour qui la réponse ne semble pas évidente : « Pralognan signifie « pré éloigné » en patois local. Toutefois, il existe d’autres hypothèses. Surtout sur le terme lognan de Pralognan. Certes, Gros donne comme étymologie à lognan, le terme éloigné. Or, Dauzat et Rostaing proposent le terme allongé. Quand on voit le Grand Plateau, c’est aussi envisageable. » Pour le second point, je prends mon second antiox, je sais qu’il y a de descente pour atteindre le Cormet.

Taldius TDS 2012pMes amis me rejoignent et me dépassent lorsque je suis dans mes méditation endorphiniques. J’embraye la montée. Elle est glissante et glissante et comment dire… glissante. Il manque des mots pour définir toutes les figures possibles. Tout comme les esquimaux ont plusieurs mots pour blanc, il serait nécessaire d’en inventer pour la glisse dans la boue du Passeur de Pralognan. Finalement, nous arrivons au sommet. La nuit tombe, un vent glacial souffle depuis la descente et la pluie redouble. C’est la fête, allons-y gaiement.

Passeur de Pralognan – Cormet de Roselend
Etape : 4.8 km, 16 m D+, 590 m D-
Cumul : 62.6 km, 4282 m D+, 3525 m D-
Heure de passage : Jeudi 21h52
Classement : 885/1299

Comme j’ai oublié de la préciser, c’est tout un autobus de coureurs fatigués et mouillés qui s’engage dans la descente. On nous dit qu’il reste 4km, que la descente est glissante mais qu’on y a mis des cordes. Quoi ? Des cordes. Cela m’a fait penser à la remarque d’Arthur quand j’avais dit faire des sortie longue rando/alpinisme pour préparer la TDS. Il m’avait dit que je ne mettrais certainement pas les mains par terre sauf peut être pour ramper 😉 Et bien non, il y a des passages techniques sur la TDS. On n’est pas au niveau de ce que l’on peut rencontrer sur les sentiers de Chartreuse même si il est préférable d’avoir le pied alpin. Malheureusement beaucoup de coureurs ne l’ont pas et c’est le deuxième passage à bouchonner de ce récit. Taldius TDS2012rPour résumer nous sommes au dessus d’un vide non estimable (car il fait trop sombre), les pieds sur des rocher glissant et une main sur une main courante censée nous rassurer. Comme cela nous restons de longues minutes à avancer pas par pas. Nous entendons les glissades et les chocs étouffés des concurrents au pied peu assuré. Comme je ne suis pas malin, j’ai attaqué cette descente avec mes lunettes de soleil (le soleil est en train de se coucher). Des concurrents derrière moi sortent leurs frontales et la visibilité s’améliore. Je me trouve un bout de sentier un peu moins pentu et je passe en mode nuit. Je troque lunette de soleil, casquette et buff contre bonnet, frontale et gants (que je ne quitterais plus jusqu’à l’arrivé).

Dans la nuit tous les chats sont gris. Ils y a des coureurs de partout, le sentier est quasiment impraticable. Par sécurité la majorité dont moi passe sur les tracés parallèles dans l’herbe qui sont moins glissants mais tout de même pas une panacée. Bon an, mal an, je parviens en bas de la descente en dépassant un grand nombre de concurrents épuisés autant physiquement que mentalement. A ce moment je tiens à tirer mon chapeau aux bénévoles. En effet, afin d’éclairer un gué particulièrement dangereux un bénévole était là avec sa frontale dans le vent, sous la pluie, sans bouger, tout cela pour assurer notre sécurité. Merci. De même les bénévoles au sommet du Passeur là pour nous assurer et nous secourir ont toute mon admiration.

Taldius TDS2012qUn chemin blanc large et empli de flaques m’amène jusqu’au ravito. Le public est là, cela fait plaisir. On me fait remarquer que l’accès est glissant, mais je m’y suis habitué. Le ravito est plein. Mais quand je dis plein c’est plein. Pas de place pour s’asseoir. Il faut jouer des coudes pour accéder au stands. Des accompagnateurs trainent dans la zone réservée au coureurs et gênent le passage. Je fais le plein de mes gourdes, prends quatre barres de céréale, mange les traditionnels pain+saucisson+fromage+orange+chocolat. Je renonce à boire à café tellement il est difficile de circuler. Je retrouve mes trois collègues alors que je suis en train d’enfiler ma polaire (j’ai maintenant quatre épaisseurs et les garderais jusqu’à l’arrivé). L’état des troupes n’est pas bon. Céline ne pense pas pouvoir continuer dans ces conditions. Eddy est transi de froid. Damien après quelques tergiversations préfère en arrêter là. Il est important de préciser que ce seront 497 coureurs qui abandonneront au Cormet de Roselend. Mes amis m’ont rapporté qu’étant donné la masse de concurrents à gérer l’organisation à été admirable.
Je repars donc seul. Je vais bien. J’ai bien mangé, bien bu… La pluie ne me fait pas peur. J’aime la nuit et cerise sur le gâteau je passe en mode défi, rien de mieux pour me motiver. Je repars en me disant que je ne m’entraine pas depuis 5 mois pour rien. Que les séances d’entrainement à 5h du matin alors des pics de chaleur ne peuvent se justifier que dans la réussite de mon entreprise (et ne parle pas des quantités de bières et de vins que je n’ai pas bu pour me préserver). Il est donc un peu plus que 22h quand je repars, j’ai 1h45 d’avance sur la barrière horaire, mais une heure de retard sur mes prévisions (vous allez voir que cela peut me perturber car comme Hannibal Smith : « J’adore qu’un plan se déroule sans accroc ! »). Comme signe d’encouragement la pluie se met à tomber drue accompagné d’un vent cinglant qui me fouette les jambes sur lesquelles je n’ai pas et ne mettrai pas de sur-pantalon.

Cormet de Roselend – La gite
Etape : 7.9 km, 359 m D+, 665 m D-
Cumul : 70.5 km, 4642 m D+, 4190 m D-
Heure de passage : Vendredi 00h28
Classement 638/762

Taldius TDS2012sJe commence l’ascension du col de la Sauce, le bien nommé car question sauce il s’y connait 😉 Je croise des coureurs qui font demi tour pour aller sur réfugier au Cormet. Je rattrape péniblement deux coureurs dont le rythme de montée me convient bien. Je reste gentiment derrière et me dit qu’il faut simplement que je tienne jusqu’au jour. Étant donnée mon avance sur la barrière horaire cela devrait le faire. Grosso modo, je suis en mode « Il ne peut plus rien nous arriver d’affreux maintenant ». Nous rattrapons une concurrente qui nous embraye à son tour le pas. Les conditions sont dures. La montée est glissante. De plus, avec la fatigue nous avons des difficultés à suivre les marquages. Au sommet mes deux compères s’arrêtent pour des raisons techniques. La coureuse continue à me suivre, nous échangeons quelques mots histoire de penser à autre chose. Puis viens la descente. En résumé, glissante, glissante et glissante. Mention spéciale pour le torrent de boue. Je marche sur ce que crois être de la terre solide, étant donné qu’elle est de couleur foncée et que le boue standard que nous avions eu jusqu’à présent étaient plutôt claire. Erreur… Je m’enfonce jusqu’à mi-mollet dans une boue malodorante. Emporté par mon élan je finis les deux mains et les bâtons dans la boue jusqu’aux coudes. Tant pis, mes gants sentirons mauvais jusqu’à l’arrivée. Mes chaussures sont pleines de boue. Je les rince au cours des traversées des ruisseaux qui se trouvent sur ma route.

Finalement nous débouchons sur un sentier à coté d’un gouffre d’où nous entendons les naïades amusées par cette pluie pour elles opportune. De l’autre coté nous nous trouvons le long d’une paroi rocheuse qui a l’avantage de nous protéger de la pluie, mais pas d’autre possibilité que de passer par le chemin glissant et glaiseux. Sur ce chemin sans détour les crampons ne servent à rien, les chaussures s’alourdissent d’une bonne livre chacune et c’est parti pour l’épreuve de patinage pas du tout artistique. Des groupes se forment, nous, nous tombons, nous pestons, nous tempêtons, nom de nom. Les bonnes choses ayant toujours une fin, comme les mauvaises, nous arrivons au contrôle de la Gite ou nous faisons le plein de liquide. Taldius TDS2012tJe m’assois 2 minutes. Et là, je pense. On nous annonce 11km jusqu’au prochain ravito.

A ce moment j’enchaine les erreurs de calcul.
1) Je pense que le prochain ravito est celui des Contamines
2) Je crois me rappeler que la barrière horaire est à 3h30
3) Conclusion il me reste 3h pour faire 11km
4) Moyenne à tenir : 4km/h
La suite dans l’envol du phénix…

La gite – Col Joly
Etape : 11.1 km, 873 m D+, 546 m D-
Cumul : 81.5 km, 5515 m D+, 4736 m D-
Heure de passage : Vendredi 3h33
Classement 575/722

Dans mon esprit pas de choix. Une petite voix intérieure me susurre bien qu’étant donné le nombre de concurrent derrière moi et ma précédente avance sur la barrière horaire ce n’est pas possible. Mais mon esprit guerrier s’est éveillé et repousse ma raison dans les corde de mon inconscient. Je plante fermement mes bâtons et j’attaque la montée glissante remontant une dizaine de concurrent comme un avion de chasse. Quand je commence à faiblir je retombe sur le duo que j’avais accroché à la sortie du Cormet. Je les suis, je me refais la cerise. Nous débouchons sur un chemin en dur non glissant. Mes collègues de galère s’arrêtent encore une fois. Je passe la seconde, je me sens bien je me permets pour la première fois de la course de monter le cardiaque jusqu’au début de l’essoufflement. Je dépasse, je dépasse, lacet après lacet, un coureur par ci, deux par là. Je ressors de la bonne route pour déboucher sur une nouvelle montée glissante. Taldius TDS2012tLa raison de la déraison qu’à la raison vous faites, affaiblis tellement ma raison qu’avec raison je me plains de votre beauté. A fond de cale j’atteins le sommet.

Et là comme un avion en vol parabolique ma réalité revient.
1) Il ne pleut pas (2 des 3h seules heures sans pluie).
2) Le ciel est dégagé, on voit la pleine lune qui joue avec les nuages imbibé appuyés contre les flancs de la montagne.
3) La barrière pour les Contanimes est 7h30.

I can see you clearly now. L’hyperesthésie me prend. Je suis bien, une partie de tout et tout fait partie de moi. J’aime le trail, j’aime la nuit, un peu plus j’en finirais par aimer la boue… J’attaque la descente détendu. A ma grande surprise, je vais vite, je dépasse des concurrents. Je me souviens de cette espagnole qui croyait que j’étais un de ses collègues et qui me demandait la position du prochain marquage. Je descends en souplesse. Je me nourris et attaque la montée le sourire aux lèvres retroussées. L’ascension du col de la gite est technique. Taldius TDS2012uC’est le deuxième passage un peu technique de cette TDS. Il faut se hisser, poser les mains, ne pas se laisser happer par le vide lors de passages exposés. Je prends mon dernier gel antiox et j’étends mon portable dont la baterie pousse des cris d’agonie (on ne sait jamais cela peut servir). Je débouche au col toujours dans cet état de béatitude, je fais coucou aux vaches qui me font une haie d’honneur et suis la voix de Renaud qui me guide au travers de la nuit vers le ravito du Col du Joly. 3h30. C’est fait : 11.1km en 3h. Les idées folles naissent de la nuit et sont formidables 😉
Le ravito et chaud. L’ambiance est excellente, les bénévoles chantent, font des blagues. Je m’assois, ferme les yeux deux minutes. Remplis les gourde de liquides, bois mon premier café. Sans sucre, j’apprécie l’amertume après tout le sucre que j’ai pu avaler. Je mange le combo habituel et repars sur le même rythme. J’ai deux heures d’avance sur la barrière horaire et je vais bien.

Col Joly – Les Contamines
Etape : 8.9 km, 61 m D+, 881 m D-
Cumul : 90.4 km, 5576 m D+, 5617 m D-
Heure de passage : Vendredi 5h49
Classement 483/639

Le début de la descente est très roulant. Pas de bobo, c’est la dernière descente avant celle qui m’amènera à Chamonix, je cours. Je prends plaisir, je sais que dans peu de temps je serais dans la descente vers les Contamines par les bois. J’ai déjà fait ce trajet en sens inverse lors de la Montagn’hard, je sais que la descente est piégeuse et technique quand on a déjà 90km dans les pattes. J’arrive sur un groupe de 3 coureurs avant d’aborder la descente, je les suis. En bas je suis surpris que nous ne faisions pas l’exact trajet inverse ce qui nous aurait directement amené au ravito. Taldius TDS2012vAu lieu de cela nous faisons le tour des Contamines à 5h du mat’, autant dire personne pour nous encourager, sauf un coureur dans une ambulance. Je n’avais déjà pas apprécié faire autant de plat lors de la Montagn’hard mais au moins c’était justifié par le public, alors que là, c’était juste une perte de temps. Coup de gueule terminé.

J’arrive au ravito j’ai 1h30 d’avance sur la barrière horaire. J’en profite pour faire une pause technique et me charger en solide, il me reste la dernière grimpette que je sais pentue, il va me falloir de l’énergie.

Les Contamines – Col du Tricot
Etape : 7.1 km, 1147 m D+, 204 m D-
Cumul : 97.6 km, 6723 m D+, 5821 m D-
Heure de passage : Vendredi 8h26
Classement 462/632

En repartant je trouve un collègue qui dit vouloir finir tranquille. Je lui réponds qu’il y a moyen, certes la montée ne sera pas évidente mais avec le levée du soleil nous aurons un regain d’énergie, de plus c’est la dernière. Un peu plus haut nous aidons un coureurs à fermer une fermeture latérale sur son sac, les courbatures l’en empêchant. Nous partons donc à trois à l’assaut du Chalet du Truc. Au cours l’ascension le soleil se lève. Je vois de nombreux concurrent enlever leurs habits de pluie. Je n’ai pas trop chaud et nous allons encore grimper près de 800m, je reste comme je suis. Au pied de la montée nous avions parlé d’arriver au Tricot à 9h pour être aux Houches à 11h. Je ne suis pas expert en rythme de descente, mais concernant la montée je me connais. Je leur propose de me suivre et qu’on serait en haut avant 9h. Les premier 600 m D+ se passent en 1h, suivi d’une redescente d’1/2 heure vers le pied du Tricot. Nous avons 1h30 pour y être à 9h cela a l’air bon. Taldius TDS2012wNous attaquons la montée, mon rythme est assez élevé, je reste sur ma moyenne de 600m/h. Au premier tiers la pluie commence à tomber drue et l’air se refroidi. Ceux qui étaient passé en mode été sont obligés de s’arrêter pour repasser les habits de pluie. A mi-pente nous sommes assaillis par la neige et le vent. Les conditions deviennent carrément hivernales. Au fur et à mesure je lache mes collègues, je continue les yeux fixés sur mes pensées, sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit jusqu’au sommet où un bénévole me tape sur l’épaule et dit : « Ca va à Chamonix !!! »

Col du Tricot – Les Houches
Etape : 9.2 km, 144 m D+, 1250 m D-
Cumul : 106.4 km, 6867 m D+, 7071 m D-
Heure de passage : Vendredi 10h58
Classement 466/631

Le début de la descente a été rendu technique par la boue et la neige. Je n’ai pas très chaud, je me contente d’avancer pas par pas. Mais là, mauvaise surprise, une vieille douleur que je n’avais pas ressentie depuis la LyonSaintéLyon 2011 me reprend. Le dessus de ma cheville droite commence à me faire mal. Je tente de compenser sur la jambe gauche et c’est mon quadri gauche qui proteste. Tant bien que mal je parviens à atteindre la passerelle. En montée mes douleurs sont moindres mais je me rends compte que j’ai une ampoule sur la voute plantaire à l’avant de chaque pied. C’est bien de marcher sur la pointe, mais là je me force à poser le talon en restant cheville bloquée pour éviter la douleur. Comme je m’y attendais la cheville gauche rejoins la droite, j’ai mal de façon équitable à chaque pied. Un dernier coup de cul et j’arrive à Bellevue. Reste la descente et je sais qu’il va falloir serrer les dents.

Taldius TDS2012xLa verte des Houches, je ne suis pas bon skieur et encore moins bon descendeur quand je n’ai plus de chevilles. Tout au long de la descente dans les bois des raideurs puis des douleurs apparaissent dans mes mollets et mes quadris à force de tenter de compenser mes chevilles. Finalement nous arrivons sur une route goudronnée en descente qui nous conduit aux Houches que nous voyons en contrebas. Je suis accompagné des deux compagnons d’infortune qui comme moi sont bloqués en mode marche douloureuse sur cette route bien trop dure. Arrivée au ravito des Houches, 1h45 d’avance sur la barrière.

Les Houches – Chamonix
Etape : 8.2 km, 209 m D+, 182 m D-
Cumul : 114.6 km, 7076 m D+, 7283 m D-
Heure de passage : Vendredi 12h17
Classement 452/631

La fin du parcours suit un chemin forestier. Je repars du ravito avec l’incapacité de courir mais je me fixe un dernier objectif : finir avant 12h30. Je me retrouve avec un challenge à 4km/h. Alors j’appuis sur les bâtons, je me hisse en montée, me pousse sur le plats et supporte en descente. Mes douleurs aux chevilles redeviennent supportables, je commence à réincorporer des sessions de course dans les parties descendantes. Je rejoins des participants, je dépasse, je me fais dépasser notamment par mes deux collègues de la montée du Tricot. Ce n’est pas grave, je ne cours pas contre les autres mais contre moi-même.

Taldius TDS2012y

Dernière montée dans la cité de Chamonix, puis le long faux plat descendant jusqu’à l’arrivée que je fais en courant les encouragements me galvanisent. Bravo, Brave, Forca !!! On m’appelle par mon prénom, on applaudit, c’est inoubliable. Finalement c’est l’arrivée. Je récupère ma veste sans manche North Face et file au dernier ravito. Taldius TDS2012zUne cannette de Kro pour la soif. Un coup de fil à mes amis qui ne pensaient pas que j’arriverais si tôt. Un café sans sucre, une seconde Kro pour le plaisir. Après resto et pour arroser tout ça une bonne Chimay Bleue.

Taldius. 🙂

LYON ULTRA RUNRécapitulatif :
114.6 km, 7076 m D+
Temps de course : 29:17
Classement général : 542 /631 /1462
Classement SEH : 182 /248 /515